Marc, Chaps, Miguel, Pompon et Ficel, cavaliers en repérage sur La Routo
— de Jouques (13-Bouches-du-Rhône)
Un chemin de transhumance
L’histoire de la Routo, je l’ai apprise à Barcelonnette. J’ai un ami qui m’a dit, si tu veux monter à cheval de Jouques à Barcelonnette, ce serait bien que tu empruntes La Routo. Alors j’ai dit, c’est quoi la Routo ?
En fait, c’est un chemin de transhumance que faisaient les bergers avec leurs troupeaux. Ils partaient d’Arles, de la plaine de la Crau et montaient sur Barcelonnette en passant par Digne, jusqu’en Italie.
Donc j’ai rencontré Patrick Fabre de « la maison de la transhumance » et Jean Marc, berger de Valensole, m’a tracé l’itinéraire qu’il parcourt de chez lui jusqu’à Barcelonnette avec son troupeau.
5 cavaliers en autonomie
J’ai contacté des copains et très rapidement le groupe s’est constitué.
Nous sommes 5 cavaliers, 5 chevaux et 5 animaux de bât : 3 mules et 2 chevaux pour porter le matériel. On s’est briefé avant, on a étudié l’itinéraire, on a fait le point sur le matériel, parce qu’on ne peut pas emmener toute la maison, mais juste l’essentiel.
Nous sommes en totale autonomie. Ce qu’on voulait c’était d’avoir cet esprit aventure, pas le truc hyper organisé. Les mules on les a un peu « bricolées » à la maison, l’apprentissage se fait au long de la route. Au fur et à mesure que les jours passent, tout le monde trouve sa place dans l’organisation, aussi bien les animaux que les cavaliers.
Après, chacun a ses compétences. Marc ferre, moi aussi. Si à un moment donné un cheval perd un fer, on y remédie. S’il y a un problème avec le matériel, on répare sur place. Les rôles se distribuent naturellement..
Entre paysages provençaux et montagnes alpines
Depuis notre départ de Jouques, nous avons traversé des paysages provençaux, la garrigue, le plateau de Valensole, un paysage cultivé avec des lavandes.
Chaque jour le paysage évolue. Aujourd’hui de Bras d’Asse à Digne nous avons vu des chênes, des mélèzes, donc la végétation commence à changer.
Demain nous allons attaquer la montagne en direction de Seyne-les-Alpes, nous avions envisagé de le faire sur deux journées, mais finalement nous allons le faire sur trois jours. Sur deux ce serait trop dur pour les chevaux. Nous allons monter jusqu’à 2330 m (le col Bas) puis redescendre jusqu’en Ubaye en direction de Barcelonnette.
On fait à peu près 35 km par jour, 6 heures par jour, à 6 km heure. On dort dehors on s’abrite sous une bâche, comme le faisaient les bergers autrefois.
La Routo c'est une identité
Du coup nous respectons l’itinéraire de la transhumance justement pour voir si c’est faisable, si on passe dans les propriétés etc. C’est vrai que ça reste une piste très confortable.
Parfois il faut prendre des routes, même s’il existe en parallèle des chemins qui passent par la montagne et qui sont peut-être encore plus jolis, mais qui ne suivraient pas La Routo.
La Routo c’est une identité, moi j’ai voulu respecter ça.
Pour aller plus loin
Itinéraire de La Routo : La Routo
Maison de la transhumance – La Routo : www.transhumance.org
Le cheval dans les Alpes de Haute Provence : /chevaucher/